Lutte contre la désinformation : l’ABB outille les acteurs des médias et du numérique

L’Association des Blogueurs du Burkina (ABB) a tenu ce jeudi à Ouagadougou la 4ᵉ édition de son dialogue numérique, placée sous le thème : « Les nouveaux visages de l’information : quels outils et stratégies pour contrer les fake news ? ».

Cette rencontre, organisée dans le cadre du projet Espace civique, a réuni des journalistes, blogueurs et acteurs du numérique autour d’un enjeu majeur : la lutte contre la désinformation en ligne.

Selon Moussa Diallo, chargé des programmes de l’ABB, cette initiative s’inscrit dans une démarche de renforcement des capacités des producteurs d’informations. « Aujourd’hui, nous avons échangé avec des journalistes et blogueurs sur les enjeux de la désinformation, avec un expert du domaine qui nous a présenté des outils pour contrer cette gangrène sociale. À la suite de cette formation, nous espérons que les journalistes renforceront leurs cellules de fact-checking au sein des rédactions », a-t-il déclaré.

Moussa Diallo

La formation a été animée par Ange Lévi Jordan Méda, journaliste, fact-checker et responsable éditorial de FasoCheck.

Ange Lévi Jordan Méda

L’expert a présenté les mécanismes de fabrication et de propagation des fausses nouvelles, ainsi que les outils permettant de les repérer. « Nous avons abordé les enjeux de la désinformation, la manière dont les fausses informations circulent, et les outils à la disposition du public et des journalistes pour les contrer. Il est essentiel de comprendre ce à quoi nous faisons face pour mieux y répondre », a-t-il expliqué.

Parmi les outils cités figurent Google Fact Check Explorer, Google Lens, Open-Source Intelligence (OSINT), Search by Email, et des assistants de vérification basés sur l’intelligence artificielle.

Ange Lévi Méda a également insisté sur l’importance de développer l’esprit critique : « Il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on lit en ligne. Il faut croiser les sources, se poser les bonnes questions et rechercher plusieurs versions d’un même fait avant de se forger une opinion. »

Parmi les bénéficiaires, Salimata Karambiri, participante à la formation, s’est dite mieux préparée à affronter les défis de la désinformation. « Grâce à cette formation, je peux désormais faire la différence entre désinformation et mésinformation. Nous avons découvert les outils de vérification et les étapes pour valider une information avant de la partager. Je sais maintenant qu’il ne faut plus publier n’importe quoi sur la toile », a-t-elle confié.

Salimata Karambiri

Ce 4ᵉ dialogue numérique s’inscrit dans la mise en œuvre du projet Espace civique, conduit par un consortium d’organisations de la société civile avec l’appui technique du Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF) et le financement du Royaume de Belgique. Le projet, prévu sur deux ans, comprend notamment : des panels sur la désinformation et la cohésion sociale, la production de messages en français et en langues nationales, des campagnes digitales de sensibilisation, et la mise en place d’une cellule de fact-checking pour soutenir la presse et les acteurs du web.

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