Pô (AIB) – L’ONG les Anges Gardiens de la Nature (AGN) a remis, jeudi 14 novembre 2024, à Pô, des chèques d’une valeur totale de 300 millions de francs CFA à des promoteurs d’activités génératrices de revenus, issus des zones d’intervention de son projet « Communautés résilientes » au Burkina Faso et au Ghana, pour le renforcement de leurs activités.
Plus de 500 promoteurs d’Activités génératrices de Revenus (AGR) qui participent à la protection de l’environnement disposent désormais de ressources financières pour renforcer leurs activités. Ils ont reçu, jeudi, des chèques allant de 150 000 francs CFA à 2 500 000 francs CFA de la part de l’ONG les Anges Gardiens de la Nature (AGN). Les bénéficiaires sont des structures associatives mais aussi de personnes physiques issus des zones d’intervention du ‘’projet d’appui à la gestion durable et participative des espaces protégées pour une lutte plus efficace contre le trafic de ressources naturelles du Burkina Faso et du Ghana’’ en abrégé projet « Communautés résilientes » que AGN met en œuvre avec l’appui financier de l’Union européenne. Au total, a fait savoir le représentant du directeur exécutif de AGN, Adama Millogo, 300 millions de francs CFA sont offerts à ces bénéficiaires à l’échelle du projet au Burkina Faso et au Ghana et dont plus de 300 d’entre eux sont des riverains des aires protégées PONASI, un complexe écologique partagé entre les régions du Centre-sud, du Centre-est et du Centre-ouest qui regroupe le parc national de Pô (PNKT- Parc national Kaboré Tambi), le ranch de Nazinga et la forêt classée de la Sissili.
Les AGR retenues après le processus de sélection participatif conduit par les Commissions communales pour l’Environnement et le Développement durable (CCEDD), a dit M. Millogo, concernent les domaines comme le petit élevage, la valorisation des Produits forestiers non ligneux (PFNL), la commercialisation des produits locaux transformés localement, le tissage et le maraichage.
Selon le président de l’ONG AGN, Bienvenue Claude Bado, l’objectif visé à travers cette première campagne de subvention est de renforcer les revenus et par ricochet les conditions d’existence des populations riveraines des aires protégées. Il s’agit par la même occasion « de faire en sorte que ces populations ne soient pas tentées de mener des actions contraires à la protection de l’environnement », a-t-il noté.
Il explique que le braconnage, par exemple, est un cas de mauvaises pratiques humaines dont l’abandon par les populations riveraines des massifs forestiers est visé à travers l’accompagnement initié pour asseoir ou consolider les AGR qu’ils mènent.
A l’occasion de la cérémonie de remise des chèques, l’ONG AGN a aussi remis à des personnes vivant autour des aires protégées des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB). Il s’agit d’un processus de délivrance de 900 CNIB au total qu’elle a entrepris et financé sous la direction de l’Office national d’identification (ONI). « Nous avons eu à l’esprit que pour qu’on puisse mener la lutte contre l’insécurité dans les aires protégées, il faut pouvoir bien identifier les citoyens. Le nom seul ne suffit pas pour rechercher quelqu’un ou l’interpeler parce qu’il peut y avoir des homonymes », a évoqué Bienvenue Claude Bado, au titre des raisons qui justifie cette action.
La gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma, qui a loué le bien-fondé de l’accompagnement de AGN a appelé les bénéficiaires à l’utilisation judicieuse des ressources reçues en vue d’atteindre les objectifs fixés. « C’est une action forte qui a été posée par AGN et son partenaire l’Union européenne », a-t-elle soutenu, avant de rappeler les attentes à l’endroit des bénéficiaires dont leur participation active à la protection des espaces protégées.
La représentante de la coopérative Pèbakioga de Tiébélé, Martine Alempoa, a confié que le financement reçu par son groupe, s’élevant à 760 000 francs CFA, tombe à pic pour les aider à développer leur activité de production de beurre de karité et, également, travailler à protéger l’arbre fournisseur des noix. « D’ici à l’année prochaine, AGN et tous ceux qui nous ont aidés seront satisfaits de l’utilisation de l’argent qu’ils nous ont donné », a promis, pour sa part, Agnès Alira Ababoué, membre de l’association Wematou de Pô qui, elle, a bénéficié de la somme de 742 000 francs CFA pour renforcer ses activités de production de beurre de karité, de soumbala et de moringa.
Qu’à cela ne tienne, pour s’assurer de la réussite des projets retenus, il est prévu une batterie d’activités d’accompagnement des bénéficiaires, a indiqué Adama Millogo, qui cite, à titre d’exemple, le suivi quotidien de chaque bénéficiaire par des conseillers et animateurs, des sorties périodiques des membres des CCEDD et la tenue de rencontres bilan communales de suivi de leurs activités. Dans l’optique de promouvoir aussi la transparence dans la gestion des fonds ainsi que l’éducation et la gestion financière auprès des bénéficiaires, AGN s’est attachée également les services du réseau des caisses populaires, à travers une convention d’appui à la gestion des fonds, a, du reste, souligné M. Millogo.
MZ