
L’ONG Voix de Femmes (VdF) a lancé le lundi 8 décembre 2025 au siège de l’organisation les activités commémoratives de son 25ᵉ anniversaire au cours d’une conférence de presse. Placée sous le patronage du commandant Passowendé Pélagie Kabré/Kaboré, ministre de l’action humanitaire et de la solidarité nationale et sous la présidence de Mariam Lamizana, présidente du conseil d’administration de Voix de Femmes, cette conférence de presse marquait le début d’une série d’événements marquant les 25 ans d’engagement de l’organisation en faveur des femmes et des enfants au Burkina Faso.
Selon Mariam Lamizana, présidente du conseil d’administration de Voix de Femmes, cette commémoration a pour but de faire le bilan des acquis de l’organisation, de réfléchir aux défis persistants dans un contexte de crises multiples, de renforcer la mobilisation autour de la résilience des femmes et des enfants et de présenter les perspectives stratégiques pour les années à venir.
Elle indique également qu’au cours de cette semaine, Voix de Femmes aura des journées portes ouvertes avec exposition photos retraçant 25 ans d’actions, avec des stands d’exposition des productions partenaires et des bénéficiaires ; un panel d’échanges réunissant des experts, des acteurs institutionnels, des organisations partenaires et des leaders communautaires ainsi que les jeunes et adolescents ; une cérémonie officielle avec des remises de certificats de reconnaissance ; une séance de fitness pour promouvoir la santé et le bien-être et une opération de don de sang.
À cela s’ajouteront une campagne médiatique incluant des émissions radiophoniques et télévisées, des contenus numériques, des spots, des concours, la diffusion d’un documentaire rétrospectif et la publication d’un magazine retraçant 25 ans d’actions.
Le thème retenu pour ce 25ᵉ anniversaire de Voix de Femmes est : « Voix de femmes, 25 ans d’expériences sur la promotion des droits des femmes et des enfants : quelles perspectives de résilience face aux défis sécuritaire, humanitaire, politique et économique ? »
Depuis 25 ans, l’ONG œuvre autour de plusieurs axes stratégiques, à savoir la lutte contre les violences basées sur le genre, la sécurité alimentaire et l’autonomisation socio-économique des femmes, la promotion de la santé et de l’hygiène notamment en contexte humanitaire, l’accompagnement des personnes déplacées, l’éducation des jeunes filles via des clubs d’écoute, la promotion du leadership féminin, le plaidoyer pour un cadre légal protecteur.

Selon Marcel Kaboré, chargé du suivi-évaluation, l’organisation entend poursuivre ses efforts dans plusieurs domaines clés. « Il faut que nous continuions à renforcer nos actions, qu’il s’agisse du plaidoyer ou de la sensibilisation, et nous devons également travailler à consolider l’autonomisation économique des femmes », explique-t-il.
Au-delà de ces priorités, il a également souligné les défis liés à la situation sécuritaire du pays et a insisté sur la nécessité d’accompagner le retour des populations déplacées dans leur localité dans les moments à venir.
Marcel Kaboré a aussi rappelé que si le taux de scolarisation est relativement bon au primaire, il demeure faible au niveau supérieur. « Nous espérons qu’au cours des 25 années prochaines, nous atteindrons un taux de 80 % de filles scolarisées jusqu’au niveau supérieur », projette-t-il.
Outre cela, il ajoute que l’organisation doit renforcer sa gouvernance interne, ses capacités opérationnelles et ses partenariats financiers.
De son côté, la vice-présidente de l’ONG, Victoria Kibora, attire l’attention sur un autre enjeu crucial qui est la recrudescence des mutilations génitales féminines. Pour elle, cette pratique connaît un regain ces derniers temps depuis l’instauration de la journée des traditions. Et selon certains praticiens et exciseuses, cela fait partie des pratiques culturelles, donc ils estiment que cela n’est plus interdit dans certaines régions. Le taux est remonté parfois cinq à dix fois plus que ce que les ONG avaient réussi à réduire.

Face à cette situation, elle annonce la mise en place de nouvelles stratégies pour inverser la tendance. « Dans un avenir très proche, nous allons développer des approches qui permettront de ramener le taux de mutilations génitales féminines au plus bas niveau », assure-t-elle.
En dépit des obstacles sécuritaires et sociaux, Voix de Femmes continue de s’imposer comme un acteur incontournable dans la défense des droits des femmes au Burkina Faso. Forte de ses acquis, l’organisation entend poursuivre son engagement avec détermination, convaincue que l’égalité et la dignité des femmes restent des combats essentiels pour l’avenir du pays.
Clémentine Koama S. Koama
Lefaso.net
L’essentiel (www.lessentiels.net)
