BURKINA : «Avec le bras de fer engagé contre les puissances étrangères, il est urgent de faire de la classe politique un rempart», Me Ambroise FARAMA.

Les acteurs politiques et les décideurs publics se sont réunis autour d’un dialogue politique le mardi 31 janvier 2023 à Ouagadougou. Portée conjointement par le Centre pour la Gouvernance Démocratie au Burkina (CGD) et le Comité de dialogue interparti au Burkina (CDIP), l’initiative vise à relancer le débat sur les activités des partis politiques suspendues par le MPSR 2 du capitaine Ibrahim TRAORE.

Une vue des participants

Pour les initiateurs, il était urgent de tenir cette rencontre pour clarifier la question de la suspension. «Depuis le retour de la constitution, nous n’avons pas vu un problème particulier notamment au communiqué relatif à la suspension des activités des partis politiques. Nous avons invité l’ALT et bien d’autres services techniques des ministères pour voir est ce que la suspension elle tient lieu. Nous avons pensé qu’organiser un dialogue de ce genre permettra de nous situer», a souligné Razangnaba, président du conseil d’administration du CDIP.

Razangnaba, PCA du CDIP

Pour Simon Pierre DOAMBA, membre du CGD, la suspension manque de fondements juridiques au sortir du dialogue. «Au sortir de ce débat, on note qu’il n’y a pas de suspension. Mais si vous suivez le discours du premier ministre à l’assemblée nationale, il a reaffirmé la suspension des partis, donc il fallait causer pour clarifier cette question. Sur le plan juridique, il n’y a pas de suspension, c’est sur le point politique que le MPSR pose cette question là donc c’est aux acteurs politiques d’utiliser ces arguments juridiques pour continuer leurs activités», résume M. Doamba.

Simon Pierre DOAMBA, membre du CGD

À l’entendre, la question qui peut se poser c’est l’opportunité de cette suspension. «La question qui peut se poser c’est l’opportunité de la suspension pour les partis politiques. Est ce que les acteurs politiques trouvent ce temps-là pour se réorganiser ou pour renforcer leurs stratégies?», s’interroge Simon Pierre DOAMBA.

La rencontre a été ponctuée par deux communications rendues par Dr Aristide BERE, ancien directeur général des libertés publiques et des affaires politiques et Me Ambroise FARAMA, président de l’Organisation des peuples africains (OPA-BF).

Me Ambroise FARAMA, président OPA-BF

Dans sa communication, Me FARAMA a soutenu que «la suspension des partis politiques voulue par le MPSR 2 est une servitude imaginaire. Elle ne peut être légalement soutenue». Selon l’avocat de profession, le rétablissement de la constitution depuis le 5 octobre 2022 par le capitaine Ibrahim TRAORE, chef de l’Etat signe la fin de cette suspension prononcée quelques jours avant. Il a par ailleurs soutenu qu’il est urgent de mettre fin à la stigmatisation de la classe politique car il n’est ni honnête ni profitable pour l’État. Et d’ajouter qu’«avec le bras de fer engagé contre les puissances étrangères, il est urgent de faire de la classe politique un rempart».

 

Les initiateurs entendent par l’entremise de cette action redonner la parole aux politiciens afin que les uns et les autres donnent leur avis sur la gestion en vue d’améliorer l’action publique.

 

Pierre BONKOUNGOU.

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