Promotion immobilière: Le torchon brûle entre la société ALUBAT et les habitants de Roumtenga.

Dans une lettre ouverte au ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, le Collectif des habitants de Roumtenga appelle le gouvernement à prendre des mesures conservatoires pour éviter une crise entre la société immobilière ALUBAT (Africa Lumiere Bâtiment) et les résidants de Roumtenga.

Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l’Urbanisme, des Affaires Foncières et de l’Habitat

Monsieur le Ministre,

Le Collectif des habitants de Roumtenga suit de près les activités que mène votre département et apporte son soutien pour la réussite de votre mission. Les défis de ce ministère sont énormes nous le savons mais avec la détermination dont vous faites preuve, nous sommes sûrs que vous allez mener le bateau à bon port. La digitalisation du cadastre foncier est l’un des grands chantiers dont l’opérationnalisation contribuera à une meilleure gestion du domaine foncier national. Mais les questions de logements, d’accaparement des terres et de promotion immobilière sont une patate chaude qu’il faudrait affronter sans complaisance. On entend çà et là que la question est une bombe à retardement. Mais osons croire que cette bombe ne va jamais s’exploser. La promotion immobilière a créé des crises un peu partout menaçant ainsi la cohésion sociale. La promotion immobilière devrait contribuer à améliorer l’offre de logements en quantité et en qualité mais c’est avec amertume que l’on constate aujourd’hui que cet objectif est loin d’être atteint malgré le nombre croissant des sociétés immobilières. Certains promoteurs immobiliers préfèrent tout simplement faire de la spéculation foncière que de construire des logements. Nous pensons que c’est le moment de faire une halte, d’en tirer les conséquences en vue de mieux recadrer le secteur.

Monsieur le Ministre,

Le Collectif voudrait à cette occasion parler de la question concernant les aménagements sur le site du village de Roumtenga. C’est une petite localité de l’Arrondissement 4 de la ville de Ouagadougou. Sa proximité avec la ville suscite de l’intérêt pour bon nombre de sociétés immobilières. Mais force est de reconnaître que leurs activités ont créé de vives fissures sociales. La coexistence est mise en mal dans le village. Cette situation nous emmène à entreprendre des démarches en vue de trouver des issues pacifiques. La mairie de l’arrondissement 4 a été saisie pour la cause. En effet, une société immobilière dénommée avait entamé des travaux (bornages, voieries, attributions de parcelles, etc.) à l’improviste sans consulter les personnes qui y vivent. Alors, le Collectif a envoyé une délégation à la Direction Générale de l’Urbanisme, de la Viabilisation et de la Topographie pour en savoir davantage. C’est à notre grande surprise que nous constations que ladite société immobilière n’avait pas d’autorisation de lotir. Suite à cela on a adressé une correspondance à la Direction Générale de l’office Nationale du Contrôle des Aménagements et des Constructions pour faire part de la situation. La même société demande à certains propriétaires de terrains non lotis de payer jusqu’à 2.500.000 FCFA en six (06) mois soit plus de 400.000 FCFA par mois en contrepartie d’une parcelle de 200m2 faute de quoi ils assumeront les conséquences en cas de refus de paiement.

Monsieur le Ministre,

Le Collectif vous recommande de prendre des mesures conservatoires afin d’effectuer des contrôles et inspections de la mise en œuvre des différents projets immobiliers afin de déceler les irrégularités et prendre des mesures qui siéent.

Monsieur le Ministre,

Nous espérons que vous trouverez des points positifs dans cette lettre et nous restons disposés à fournir toute information complémentaire.

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