Meeting de soutien au MPSR le samedi 19 février 2022 : Abdoul Karim Baguian, dit Lota s’en félicite de la mobilisation et marque sa satisfaction.

Abdoul Karim Baguian dit Lota est un chef d’entreprise, manager de joueurs, membre du Mouvement de la Libération (MDL), l’un des mouvements qui militait pour la démission de l’ex président Roch Kaboré. Il était également le chargé à la mobilisation générale du meeting de soutien au MPSR le 19 février dernier à Ouagadougou. Pour mieux comprendre les motivations de l’homme politique, son implication dans la chute du régime MPP, et sa place dans le meeting de soutien au MPSR le samedi 19 février dernier à Ouagadougou, la rédaction de www.lessentiels.net a décidé de s’entretenir avec l’intéressé hier vendredi 25 février 2022 à Ouagadougou.

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www.lessentiels.net : Comment avez-vous vécu l’avènement du MPSR au sommet de l’État burkinabè le 24 janvier dernier ? 

Lota : Il n’y a jamais eu un avènement du MPSR mais plutôt un avènement de l’ensemble du peuple burkinabè parce que les burkinabè avaient mare de l’incompétence du régime MPP depuis près de 7 ans. Je dirai même que les burkinabè avaient perdu leur repère et il était plus que temps que des fils de ce pays prennent leur responsabilité et délivrer le pays de ce gouffre dans lequel il était trempé. Et je fais parti de ces gens qui ont pris leur responsabilité avec tous les dangers et les obstacles qui se présentait en face. La chute du régime Kaboré, c’est la prise de responsabilité de toutes les couches sociales du Burkina Faso, et pour y arriver, c’est l’armée qui était mieux placé pour couronner la lutte. C’est donc la libération de l’ensemble des fils et filles de ce pays. L’avènement du MPSR n’est qu’un achèvement d’une volonté populaire.

 

Quelle était l’objectif du meeting du samedi dernier à la place de la révolution du Burkina dont vous étiez un des principaux instigateurs ? 

Comme précisé précédemment, nous faisons partie de ceux là qui ont réclamé la démission du président Kaboré, même si beaucoup n’ont pas eu ce courage de nous soutenir publiquement, nous étions confiants que nous menons une lutte noble. Cette lutte était au nom de toutes les couches sociales du Burkina Faso (NDLR : Personnes déplacés internes, FDS, tous les burkinabè). Avec les évènements du 24 janvier dernier, il était donc de notre devoir d’avoir un cadre approprié pour manifester notre soutien au MPSR. Ce meeting devrait donc nous permettre d’interpeller le MPSR qu’il a le devoir de prendre en compte toutes les couches sociales dans la gestion des affaires du pays, à venir.

 

Comment avez-vous apprécié la mobilisation de vos militants et sympathisants ? Etiez-vous satisfait ?

S’il y a une chose qui ne souffre d’aucun débat, c’est que nous sommes convaincus que notre message est bien passé avec la mobilisation que nous pouvions constater. Nous sommes plus que satisfaits.

Des gens indiquent que vous avez ‘’achetez’’ les militants en les convoyant avec des cars, d’autres même vont jusqu’à dire que ce sont des personnes déplacés internes (PDI) vous avez ‘’utilisés’’ pour remplir la place de la révolution ? Quelle réponse à ces accusations ? 

Vous savez, la majeure partie de ces personnes ont des tarres congénitales qui est de ne jamais reconnaître les sacrifices ou les mérites de l’autre. Et nous n’y pouvons rien. Dans chaque société, ces personnes ne manquent jamais. Si ce n’est pas eux ça ne doit jamais être louée. Donc on fait avec. Pour revenir à la question à proprement dit, déplacés internes ou pas, ne sont-ils pas des burkinabè ? Est-ce des ivoiriens, des nigériens ou des togolais qui étaient à cette manifestation? Moi qui vous parle, j’ai personnellement été rencontré ces PDI de l’arrondissement 3, 6 et 11 avec lesquels j’ai échangé. Ils se sont identifiés et reconnus dans cette lutte pour soutenir les nouvelles autorités et qui m’ont même imploré et même supplié de grouiller les permettre de pouvoir s’exprimer à l’occasion. Il faut noter qu’il y a des militants qui sont venus de plusieurs arrondissements et d’autres mêmes des provinces à titre personnel puisqu’ils s’identifiaient dans cette lutte. Il y a même des bonnes volontés qui se sont déplacés pour venir témoigner de leurs soutiens. Je ne vois pas de problèmes, que des burkinabè se déplacent pour venir montrer leur soutien, au delà faire des propositions pour la bonne marche de ce processus, je crois même qu’il n’y a rien de tel.

 

Quel message à l’endroit de ceux qui ont pu faire le déplacement et ceux qui vous ont soutenu depuis leur position ?  

Pour ceux qui ont pu faire le déplacement ou pas, c’est de leur dire qu’ils ont fait le bon choix de soutenir cette manifestation et s’il y a lieu de reprendre cette action, qu’ils répondent présents pour l’intérêt général. Ce qui est sûr depuis l’avènement du MPSR, il n’y a jamais eu de résistance ou d’opposition c’est la preuve que la majorité où tous les burkinabè sont d’accord avec ce processus. Parce que c’est ensemble qu’on pourra mener à bien le bon déroulement de ce processus.

 

Des militants brandissaient le drapeau de la Russie comme le partenaire souhaité pour venir en soutien au Burkina Faso dans cette guerre asymétrique ? Comment appréciez-vous cela ?

Il faut qu’on lève un certain nombre d’équivoque qui est de chasser la France et revenir avec la Russie. Si nous devons avoir des accords avec la Slovaquie, l’Israël ou même la Russie, pour l’ensemble des burkinabè, moi Lota, je suis partant.

S’il faut avoir des accords avec la Russie et continuer de vivre dans cet enfer, je ne me reconnais pas dedans. Les autorités précédentes ont manqué la manière de communiquer avec l’ensemble des burkinabè parce que la France et le Burkina, c’est une histoire. C’est depuis 64 ou 65 que Maurice Yameogo avait signé des accords avec la France mais ces accords étaient de venir former nos militaires. Ce n’était pas de venir s’implanter et jouer les premiers rôles. Mais à l’issue des accords se sont suivis l’installation des bases militaires françaises mais qu’est-ce que ces accords nous profitent, qu’est-ce que nous gagnons. Est-ce des accords gagnants-gagnants ou voulu par le peuple burkinabè. ? Parce que une seule personne ou un gouvernement ne peut pas parler au nom de tout un peuple, je suis désolé.

Ceux qui demandent des accords avec les autres puissances étrangères, est-ce qu’ils se posent la question sur nos garanties. Qu’es-ce que ces puissances peuvent nous apporter ?

Je n’ai pas de problème d’accords si ces accords peuvent faire avancer le Burkina Faso.

 

Quel message à l’endroit de ceux qui pensent que vous menez la lutte pour des postes dans le gouvernement à venir ?

On peut ne pas être d’accord avec Lota ou apprécié Lota, mais il faut noter que j’ai toujours resté constant par rapport à mon engagement ou mon combat. Dans mon combat j’ai montré mes limites et mes forces et si toutefois on voit que la personne de Lota sera utile pour la gouvernance de ce pays, je suis prêt. On est pas obligé d’occuper un poste pour être utile au Burkina. Pendant la gouvernance de Roch Kaboré, il n’y a pas quelqu’un comme moi qui le rappelait à l’ordre, souvent au dépend de ma vie. Je n’ai pas besoin d’être dans une organisation pour contribuer au développement de mon pays. C’est l’opinion des autres et j’aime pas faire trop de commentaires parce que ça peut être des opinions sincères où cachées.

 

Quelles sont vos recommandations à l’endroit du MPSR pour mener à bien leur mission de restauration du territoire et la réconciliation des fils et filles de la nation?

Tout le monde est unanime que la première préoccupation des burkinabè, c’est la sécurité. Il faut que le Burkina retrouve sa sécurité, que les zones occupées soit récupérées, que les PDI puissent regagner leurs villages respectifs, que notre armée soit organisé, efficace et républicaine, que l’ensemble des burkinabè puissent parler le même langage et s’assoir sur la même table pour échanger afin de trouver des solutions pour notre pays.

Mais nous sommes tous conscients que ce qui a occasionné la chute du président Roch Kaboré c’est l’insécurité et la division au sein de l’armée. Il faut que Damiba travaille à ce que tout burkinabè se retrouve dans ce processus et qu’ils soient dans leur sécurité d’antan.

Il faut travailler avec tous les burkinabè sans distinction.

Aucune promotion sur cette terre ne peut diriger un État, il faut travailler avec tout le monde même avec le MPP. S’ils ont des compétences, qu’on les fasse appel, moi Lota, je n’ai pas de problème avec cela.

Il faut travailler à unir les gens au lieu de les désunir parce que c’est d’ailleurs cette distinction qui nous a créée des problèmes que l’on a aujourd’hui.

 

Quel message à l’endroit de la communauté internationale sur la situation du Burkina Faso ?

A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle et c’est le cas du Burkina Faso. Quand les déplacés internes se multipliaient ou quand les veuves se multipliaient, quand nous étions embastillé parce que nous demandions la démission du président, la communauté ou l’organisation internationale était où ? Je pense qu’aujourd’hui ce qui prime, c’est le Burkina et son avenir, s’il y a une décision qui doit concerner et arranger les burkinabè cela doit venir des burkinabè. Je ne suis pas entrain de dire qu’on a pas besoin de l’organisation internationale du moment où nous sommes liés par des engagements mais je pense qu’ils doivent prendre les décisions en fonction de nos réalités et de l’actualité actuelle de notre pays.

 

Le mot de fin?

Je prie Dieu que l’ensemble des Burkinabè puissent parler le même langage. Que la réconciliation lancée puisse être là vraie. Que notre pays retrouve sa sécurité d’antan et que l’on s’accepte tous dans la sincérité pour un lendemain meilleur de notre nation.

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