Sans surprise, le mandat de la Minusca a été prolongé malgré un contexte de tensions entre le gouvernement et la mission onusienne.
Le porte-parole de la présidence, Albert Mokpem Yaloké, accueille avec prudence la nouvelle résolution :
« La Minusca nous aide beaucoup sur plusieurs choses. On sait bien que nous sommes sous embargo et la mission de la Minusca est d’assurer la protection des personnes et des biens et d’éloigner des groupes qui sèment la terreur dans le pays. Cette mission ne se fait pas sans difficultés, nous le savons. Nous savons aussi qu’il existe un certain nombre de choses qu’on reproche à un certain nombre de contingents de la Minusca. Ce sont des informations qui nous parviennent et les Centrafricains le savent. »
Parmi les reproches adressés par les autorités centrafricaines à la mission de l’Onu : sa passivité et l’armement des rebelles.
Un renouvellement qui n’empêche pas de nouveaux morts
Au sein de la population, les attentes sont fortes, tout comme le sentiment d’impuissance. Surtout, les Centrafricains espèrent davantage de la Minusca :
« Cette population, elle est abandonnée. C’est pourquoi, si on arrive à renouveler le mandat de la Minusca, il faut que la Minusca revoie sa manière d’agir en République Centrafricaine », dit cet habitant de Bangui. « Nous assistons à des violations de ce mandat », estime un autre habitant. « A chaque renouvellement on dit qu’on a renforcé le mandat mais nous ne voyons pas l’impact. »
De son côté, la Minusca se félicite de la clarification de son mandat, comme l’explique Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission onusienne :
« Ce mandat rappelle encore une fois que c’est le gouvernement centrafricain qui est responsable par exemple de la sécurité de sa population et que la Minusca est en Centrafrique en appui. Nous continuerons d’apporter cet appui à travers les différentes composantes à cette nouvelle résolution. »
A peine la résolution était adoptée que la réalité reprenait le dessus. Plusieurs civils ont été tués samedi à Bria dans le nord-est du pays, dans une opération militaire attribuée aux FACA et à leurs alliés russes.
Auteur: Jean Fernand Koena