Dans un communiqué du lundi, 25 octobre 2021, le gouvernement de Transition malien a déclaré le représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le Burkinabè Hamidou Boly, persona non grata sur le territoire malien.
Hamidou Boly, en poste depuis juillet 2019, a été expulsé du Mali pour « agissements incompatibles avec son statut », ont évoqué les autorités maliennes. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a soutenu que l’incriminé est « engagé avec des groupes, des individus, de la société civile comme du monde politique et même du monde de la presse qui entreprennent des activités hostiles à la transition et qui ne cadrent pas du tout avec sa mission ».
Hamidou Boly avait 72 heures, à compter de la notification de la décision dans la même matinée, pour quitter le territoire malien.
« Nous avons été informés par les autorités maliennes de la décision de déclarer persona non grata, le représentant de la CEDEAO dans ce pays. Vous le savez tous, M. Boly est un citoyen de la CEDEAO, mais avant tout citoyen du Burkina Faso. Et je pense que c’est pour cela que le ministre malien a cru bon de m’appeler et de me faire part de la décision de son gouvernement », a réagi le ministre des Affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, en marge d’une conférence de presse animée ce mardi 26 octobre 2021 sur l’élection de Minata Samaté au poste de Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social de l’Union africaine.
Selon Alpha Barry, le gouvernement burkinabé accueille cette information comme une décision souveraine du Mali, qu’il respecte. Cependant, il déplore la manière par laquelle, elle a été faite. « Lors de l’échange téléphonique que j’ai eu avec le ministre Diop, j’ai déploré la manière avec laquelle, le gouvernement malien a traité cette question ; parce que nous étions déjà en accord avec la commission de la CEDEAO, pour faire partir monsieur Hamidou Boly du Mali, le changer de poste. C’était déjà convenu et c’était une affaire de quelques heures. Mais le gouvernement malien a cru bon de procéder ainsi. C’est son droit, c’est sa souveraineté. Mais n’empêche que nous puissions donner notre appréciation. Et notre appréciation, c’est que nous désapprouvons cette façon de faire avec un citoyen d’un pays voisin, un pays qui n’a jamais développé un acte d’hostilité contre le Mali. Et j’ai dit au ministre Diop que nous avons beaucoup de défis ensemble, beaucoup de choses à défendre ensemble, plutôt que de procéder ainsi. Nous avons trouvé que la façon de faire n’était courtoise, amicale », a analysé Alpha Barry.
O.L
Avec Lefaso.net