Un communiqué de presse du ministère de la santé en date du 23 octobre 2021 rapportait une rencontre entre le Pr Charlemagne Ouédraogo et le cardinal Philippe Ouédraogo à la suite des déclarations du chef du département de la santé sur la sexualité des jeunes et les rapports de son département avec l’Eglise catholique. Dans ce communiqué, la salle de presse de l’archevêché de Ouagadougou affirme que ce communiqué « n’engage que ses auteurs » et annonce une déclaration de la Conférence épiscopale du Burkina-Niger sur le fond des déclarations du ministre de la santé.
Le samedi 23 octobre 2021, Son Eminence Philippe cardinal OUEDRAOGO a accordé une audience au ministre de la santé à l’Archevêché. Depuis un certain temps, un contenu audio, rapportant des propos du ministre de la santé devant un public de jeunes à la conférence inaugurale du master en management de structure de santé le 18 octobre 2021, circule sur les réseaux sociaux, suscitant la polémique et l’indignation au sein de la communauté chrétienne de l’Église catholique au Burkina Faso. C’est la raison pour laquelle, le ministre a senti la nécessité de venir s’expliquer auprès de la hiérarchie ecclésiale.
Suite à cette audience à l’Archevêché, la Direction de la Communication et de la Presse Ministérielle (DCPM) du ministère de la santé a publié un article sur son site web rapportant le contenu de l’audience accordée à Monsieur le Ministre. Cet article publié suscite également des réactions relatives à sa crédibilité. Pour l’heure, la hiérarchie ecclésiale prend note du contenu publié et dans tous les cas, s’abstient de porter un jugement sur la qualité du contenu qui n’engage que ses auteurs.
Pour sûr, le contenu de l’audio qui ose aborder devant un public jeune l’usage des moyens contraceptifs, la remise en cause des rapports de l’Église et de l’État, a cloué certaines âmes sensibles dans la perplexité et a suscité l’indignation. Au demeurant, le contenu de l’audio suscite une grande préoccupation sociale et morale dans nos populations.
Toutefois, Son Éminence tient à rassurer le peuple de Dieu que la conférence épiscopale Burkina Niger donnera, sous peu, une réponse juste et adéquate pour éclairer tous les points mis en cause dans l’audio, de sorte à renforcer les convictions doctrinales de l’Église sur les questions délicates exposées. D’ailleurs, la Conférence Épiscopale avait saisi la question dès les premiers moments de sa publication et une réponse avait été diligentée.
Au regard des questions soulevées par l’audio, les défis à relever sont multiples :
l’immoralité enseignée à la jeunesse ;
les méthodes de régulation des naissances et la contraception ;
la vision de la laïcité et du principe de subsidiarité ;
la convention entre l’Église et l’État en faveur des couches démunies de la population ;
le dividende démographique.
Dans le contexte où notre pays est dans le processus de réconciliation nationale pour que la paix règne, la hiérarchie ecclésiale diocésaine, tout en appréciant et en remerciant le ministre pour sa démarche, et en attendant une expression collective et collégiale de toute la conférence épiscopale, invite tout un chacun à des réactions mesurées, dictées par la charité, la tolérance, la fraternité. À n’en pas douter, cette réponse des pères évêques viendra préciser et juguler les malentendus sur les questions sociales d’importance majeure.
Daigne le Seigneur éclairer chaque fils et fille du Burkina Faso pour une promotion de la vie et le développement intégral de tout l’homme et de tout homme.
Fait à Ouagadougou, le 24 octobre 2021
P.-S.
Avec LeFaso.net