En conférence de presse dans la matinée de ce lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou, le CISAG a déploré les conditions d’organisation du sommet Afrique-France, qui s’est tenu le vendredi 08 octobre dernier.
On se rappelle que le tout dernier sommet Afrique-France s’est tenu le vendredi dernier à Montpellier. Exceptionnellement il s’est tenu sans chefs d’Etat et sans autorités institutionnelles, mais était exclusivement consacré à la jeunesse d’Afrique et de France. Ils étaient ainsi des centaines de jeunes entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités engagées d’Afrique et de France avec ambition de permettre d’envisager ensemble les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre la France et le continent africain. Pour ce qui est du Burkina Faso, l’échange direct avec le chef d’Etat français, Emmanuel Macron a été assuré par Ragnimwendé Eldaa Koama, membres de la Société Civile. Les commentaires sur la forme que le fond du sommet fusaient de partout. Chacun y allait de son appréciation. Le Conseil d’Information et de Suivi des Actions du Gouvernement (CISAG) a à son tour donner de la voie lors d’une rencontre avec les hommes de médias dans la matinée de ce lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou.
Le Conseil pense que la rencontre entre le chef de l’Etat Français, Emmanuel Macron avec des représentants d’OSC, dans le cadre d’un nouveau format sur le traditionnel sommet Afrique France signe du même coup l’échec cuisant et retentissant des éditions précédentes de ce rendez-vous politique, qui selon lui ressemblait beaucoup plus à un exercice d’allégeance à l’ancienne puissance coloniale qu’à autre chose. Chose que le conseil considère comme toujours en faveur de l’ancien colon. « Bien entendu, le résultat a toujours été en faveur de la France qui pouvait dès lors se prévaloir de ces retrouvailles médiatiques pour asseoir et maintenir les dirigeants africains de son pré carré, si friands de reconnaissance internationale pas toujours méritée, sous coupe réglée », lance le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo.
Le CISAG trouve qu’il importe que les Etats travaillent à construire un dialogue équilibré entre continents. Car selon lui c’est bien de cela que les pays africains ont besoin, en tant que population du sud à travers des échanges qui les apporteront selon lui de la plus-value à tous les niveaux. « Nous voulons d’une aide qui nous aide à nous passer de l’aide comme le disait le capitaine Thomas Sankara » précise-t-il.
Les préoccupations qui taraudent l’esprit des membres du CISAG est surtout les modalités de choix des OSC africains, et autres représentants à ce sommet qui selon lui (le CISAG) sont d’ailleurs accompagnateurs des politiques de développement en lieu et place de dirigeants africains. Il pense que la France a invité ses ‘’amis OSC’’ et donc c’est une invitation entre les autorités françaises, Emmanuel Macron et sa ‘’suite’’, mais pas avec différents pays africains. « Les OSC et autres représentants à ce soi-disant sommet ont été choisi par l’ambassade de France. Même l’Etat burkinabè ne peut pas vous dire sur quel base ces représentants ont été désignés. Et pire les autorités n’ont ménagé aucun effort pour comprendre les paramètres de choix », affirme le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo.
Son souhait le plus ardent était qu’au-delà du choix des OSC censées représenter la voix du continent africain, que ces dernières puissent au moins être à la hauteur de l’évènement, à travers une prise de parole sans langue de bois et sans faux fuyant. Il (le CISAG) apprécie tout le même l’intervention des représentants africains car il trouve qu’ils ont pu poser des questions que même les chefs d’Etats selon le CISAG n’osent poser au président Français.
Le CISAG remercie ainsi la jeunesse d’aujourd’hui qui selon lui n’a plus de complexe d’infériorité. Ainsi, il espère que même si l’Afrique connaitra une exploitation pour les 50 prochaines années, cela se fera avec tout le respect qui sied.
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