L’Association pour la promotion de l’épargne et de l’investissement (APEI), en collaboration avec la Caisse Ligdi Baoré (CLB), a organisé hier mercredi 14 septembre 2022 à Ouagadougou une séance d’information et d’échanges avec les hommes de médias sur les possibilités de financement »sans intérêt » ou à »taux zero ».
L’APEI a vu le jour en 2003 et elle pratique la finance islamique en collaboration avec la CLB depuis 2009. La CLB est une Coopérative d’épargne et de crédit dont l’objectif est « la satisfaction des besoins de ses membres fondateurs et de ses membres adhérents », de toutes catégories confondues, sans distinction de religion ni d’éthnies.
Au niveau de la finance islamique, les opérations financières et monétaires se font conformément aux principes et valeurs
fondamentaux de la fédération islamique (Shari’a) contenus dans le coran, la tradition prophétique, et la jurisprudence des savants. « Les opérations sont basées sur plusieurs principes dont le principe de la matière licite ou halal, le principe de prélèvement sur la valeur ajoutée créée, le principe du partage des profits et des pertes (PPP), le principe de la certitude, le principe de l’endossement à un actif tangible, la transparence et le principe de la confiance mutuelle », a expliqué d’emblée Soumaila Ouédraogo, Secrétaire exécutif de l’APEI.
De l’intervention de M. Ouédraogo, on note qu’en matière de finance islamique, plusieurs produits et services financiers sont offerts aux populations parmi lesquels les produits de sauvegarde des ressources financières, les produits d’épargne, les produits d’investissement et les produits de financement ou de crédits. Les opérations et procédures financières intitulées applicables à la finance islamique sont entre autres les opérations et procédures de QARDH HASSAN, les opérations et procédures de MOURABAHA, les opérations et procédures de MOUSHARAKA, les opérations et procédures de MOUDARABA, les opérations et procédures de IJARA, les opérations et procédures de SALAM et bien d’autres. Selon M. Soumaïla Ouédraogo : « Parmi ces opérations et procédures, seules pour les opérations de QARDH Hassan, il n’y a pas de pas de marge bénéficiaire au profit du prêteur, c’est-à-dire que les bénéficiaires de crédits remboursent exactement le montant contracté à échéance ».
Suivant l’approche de la finance islamique, l’appui à la CLB a permis d’identifier et de valider trois types de crédits, dont les crédits sociaux, les crédits socioéconomiques et les crédits économiques. Et pour être membre de la CLB, il faut, s’acquitter d’une somme de 3 500 CFA pour les personnes physiques et 5 000 FCFA pour les personnes morales. Un prélèvement de 2 000 FCFA est fait pour les frais d’ouverture de compte. Pour une quelconque demande d’un prêt pour financer son activité, le client ou membre a alors 1 500 FCFA (personnes physiques) ou 3 000 FCFA (personnes morales) dans son compte qu’il doit « entretenir et faire vivre » dans un délai minimum d’observation de 3 mois, histoire selon les responsables, de faire preuve de ‘’crédibilité’’. Le client pour un crédit ne peut donc excéder 25 000 000 FCFA. Ce qui fait affirmer Ousseni Sawadogo, Directeur Général de la CLB que la CLB offre ‘’ un service gagnant – gagnant’’ à la population. « Le financier islamique accepte perdre avec le porteur de projet. Vous verrez que cela ne se passe pas ainsi dans les finances classiques », foi de Ousseni Sawadogo.
La Caisse ligidi baoré est la première structure de système financier qui est décentralisée à exercer exclusivement l’activité de la finance islamique au Burkina Faso. Elle a déjà octroyé des crédits à plus de 860 personnes pour un montant de 800 709 315 FCFA. Et les responsables précisent que la finance islamique est ouverte à toutes personnes sans distinction de race, d’ethnie, ou de religion.