Cinéma : La deuxième édition des RECIS annoncée du 8 au 12 novembre !

Afin de faire de Bobo une ville où le cinéma sera un facteur culturel très visible, un outil de développement, un outil d’éducation, l’association dénommée Rencontres Cinématographiques de Sya (RECIS) organise depuis 2022 un évènement qui porte le même nom (RECIS). Pour cette deuxième édition, l’organisation a été placée sous le leadership et du doyen Nouhoun Thanou, journaliste, communicateur et universitaire. Nous avons été à sa rencontre le vendredi 6 octobre 2023. Lisez!

L’essentiel : Présentez-nous les RECIS.

Nouhoun THANOU (N.T): Il s’agit d’un festival de films dénommé « Les rencontres cinématographiques de Sya » créé par l’Association du même nom, elle-même créée en 2021 et ce, après plusieurs années de cogitation. Ce festival a pour but de faire la promotion du cinéma burkinabè, celui des pays du sahel, de la diaspora africaine et des afro-descendants. Son Président est Kibidoué Eric BAYALA, lui-même cinéaste et natif de Sya.

L’essentiel : En quelle année a eu lieu la première édition ? 

N.T: La première édition a eu lieu en décembre 2022, sur le thème « La production cinématographique dans un contexte d’insécurité ». Elle a tenu toutes ses promesses à travers les projections de films (en compétition et hors compétition), à la Maison de la culture Anselme Titianma SANON, à l’espace Casimir KONE de la RTB2 et à l’espace culturel Les Bambous. A côté des projections, il y a eu des ateliers, des masters class et des spectacles de musique.

Les meilleurs films ont été récompensés par des trophées dénommés « Silures d’OR » dans les différentes catégories, soit en tout une quinzaine de trophées ainsi que des trophées d’honneur décernés à des personnalités pour leurs contributions à la culture et au 7ème art.

L’essentiel : Nous sommes à quelle édition des RECIS ?

N.T: Cette année nous sommes à la deuxième édition qui se tient du 8 au 12 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso avec comme thème « Cinéma et construction d’une mémoire et d’une identité ».

L’essentiel : Qui sont les initiateurs des RECIS ?

N.T: Les RECIS sont une initiative de jeunes cinéastes, tous natifs de Bobo-Dioulasso avec à leur tête Kibidoué Eric BAYALA, cinéaste et universitaire vivant en Autriche. D’autres ont pour nom DAO Sounkalo de Pluriels Production, ou encore Sanou Kakary BAKER, actuellement en tournage sur une série sénégalaise à Dakar. Mais le noyau dur se trouve à Bobo-Dioulasso. Il y a BADO Hervé et son groupe de jeunes, il y a également des femmes qui militent dans l’association comme Mme Mariame TRAORE, IMA Véronique, Sanou Josiane ou Dina COMPAORE.

Sans être membres de l’association, il y a également des groupes d’animation culturels qui ont rejoint le festival, parce qu’ils épousent son projet artistique. C’est le cas du Cercle d’actions culturelles et des ciné-clubs de Sya.

L’essentiel : Où se tiennent les RECIS ?

N.T: Les RECIS se tiennent pour l’essentiel à la Maison de la culture Anselme Titianma SANON, pour les projections de films, le symposium, les ateliers et les master class.

Certains films sont également programmés dans la salle de l’espace Casimir KONE de la RTB2.

Pour la première édition, il y a eu des projections et des spectacles au sein de l’espace culturel Les Bambous.

Il est également prévu, si les conditions sécuritaires l’autorisent, des projections en plein air sur certains sites de la ville comme la place Tiéfo Amoro, la place wara-wara, l’espace jeune de Ouezzin-Ville, l’hippodrome, l’espace siraba ou le plateau omnisport de Yéguéré. Il s’agit d’approcher davantage le cinéma du public afin de lui redonner le goût du cinéma.

Ces projections seront accompagnées de prestations artistiques.

L’essentiel : Quelles sont les missions du RECIS ?

N.T: Comme je l’ai dit tantôt, ce festival a pour but de faire la promotion du cinéma burkinabè et des pays du sahel, mais aussi celui de la diaspora africaine et des afro-descendants. A travers cette mission, il s’agit de faire de Bobo-Dioulasso la seconde vitrine du cinéma burkinabè. Et les ateliers animés au cours de la première édition ont permis de faire l’état des lieux des potentialités culturelles et touristiques régionales exploitables par le cinéma, en termes d’inspiration pour l’écriture de scénario ou de décors pour les tournages.

L’essentiel : À quoi s’attendre pour les RECIS 2023?

N.T: L’appel à films a permis d’enregistrer une soixantaine de films représentant 8 pays africains à savoir : le Mali, le Sénégal, La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville, le Cameroun et le Burkina ; sans oublier les films de la diaspora.

IL y a des films fiction long métrage, moyen et court métrage, et des films documentaires dans les trois catégories. A cela s’ajoute les clips vidéos. Les RECIS sont l’un des rares festival à mettre en compétition les clips vidéos en musique, parce que le clip en lui-même est un court métrage.

L’essentiel :Combien de distinctions/prix sont prévues ?

N.T: Le jury de la première édition a décerné une quinzaine de trophée aux catégories que j’ai tantôt citées. C’est-à-dire fiction long, moyen et court métrage ; documentaires long, moyen et court métrage. Il y a des trophées destinés à la diaspora et aux afro-descendant ainsi qu’aux clips. C’est au jury qu’il revient d’en décider sur la base de critères rigoureux afin que les films qui seront distingués aient un rayonnement international. Nous avons été heureux de constater que certains films distingués aux RECIS 2022 ont également eu des prix dans d’autres festival quelques mois plus tard.

L’essentiel : Quel est le thème de cette édition et pourquoi ce thème ?

N.T: Nous avons dit « Cinéma et construction d’une mémoire et d’une identité ». Il faut comprendre par-là que le cinéma participe à la construction de la mémoire collective et des identités culturelles. En effet, grâce au cinéma la construction identitaire par les images permet aux cinéphiles et aux spectateurs de s’identifier aux histoires racontées, aux personnages et à la vision des cinéastes. Le cinéma porte très souvent les imaginaires et les espoirs des peuples. Malheureusement, aujourd’hui beaucoup de films des pionniers du cinéma africain et de sa diaspora qui portent des rêves, des espoirs et des récits pouvant inspirer la jeunesse des pays africains, sont introuvables, faute d’archivage, de conservation et de valorisation. C’est toute une problématique qui nous renvoie au déficit de la politique de l’éducation par les images en Afrique et au Burkina Faso.

D’où l’intérêt du thème de ce festival à savoir « Cinéma et construction d’un patrimoine et d’une identité ».

L’essentiel : Quelles sont les innovations majeures de l’édition 2023 des RECIS ?

N.T: L’innovation majeure se situe au niveau des RECIS-Académie dont les activités scientifiques se dérouleront sur le thème « archivage et documentation des films » tandis que le symposium qui y est associé, planchera sur « l’importance des archives dans la construction d’une mémoire collective ». Ce symposium ce veut un cadre d’échange et de partage sur l’opportunité des RECIS en vue de dégager les éléments à même de nous conduire vers la création d’un musée de la photographie, du cinéma et de l’audiovisuel abritant en même temps la cinémathèque de la ville historique de SYA. Le MASTER CLASS thématique sera animé par un expert du musée du cinéma de Vienne et professeur dans les Universités en Autriche.

L’essentiel : Quelle place pour le RECIS dans un pays qui organise l’une des plus grandes rencontres cinématographiques en Afrique ?

N.T: Vous voulez parler du FESPACO qui est panafricain et qui après plus d’un demi-siècle d’existence a commencé à générer d’autres festivals de moindre envergure. Vous avez Clap’Ivoire, vous avez des festivals au Cameroun, au Sénégal, etc. de la même manière, les RECIS se placent comme un fruit du FESPACO à l’échelle des HAUTS-BASSINS, avec un caractère international. Du reste le FESPACO a été sollicité pour apporter son expérience en matière de conservation des films dans le cadre du Master class relatif à la création du musée. Donc, il n’y a aucune incompatibilité entre les deux manifestations. Le FESPACO c’est comme la coupe d’Afrique des Nations, tandis que les autres festivals sont des championnats au niveau local.

L’essentiel : Quelle est votre lecture générale du cinéma burkinabè?

N.T: Au dernier FESPACO, un film du pays des hommes integres a obtenu l’etalon d’argent. C’est la preuve que le cinema burkinabe se fait respecter meme si la conquete de l’etalon d’or reste un grand challenge. Si vous suivez les premieres sorties de films en salle vous constaterez qu’il y a de la matiere. A mon avis, le cinema burkinabe se porte assez bien meme si nous nous croyons en droit de lui exiger encore plus.

Entré réalisé par Pierre Bonkoungou.

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