CVTA face à l’interruption sécurisée de la grossesse : la SOGOB outille 50 personnes.

La Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB) a organisé du 23 au 25 août 2023 à Ouagadougou un atelier de formation de clarification des valeurs pour la transformation des attitudes (CVTA) face à l’interruption sécurisée de la grossesse au profit de 50 responsables d’OSC, des leaders communautaires, des journalistes et des activistes de la ville de Ouagadougou.

Les avortements sont en Afrique problème de santé publique et majeur. Le Burkina n’est pas en marge de cette problématique. La majeure partie des avortements enregistrés est provoquée et se déroule dans la clandestinité face à une législation assez rigide.

Selon l’OMS, le risque de mourir de complications liées à la grossesse est 200 fois plus élevé pour une femme vivant en Afrique.

Dans cette optique, la SOGOB a organisé du 23 au 25 août à Ouagadougou avec le soutien financier de la Fédération Internationale de Gynécologie Obstétrique (FIGO), un atelier de formation sur la clarification des valeurs pour la transformation des attitudes (CVTA) face l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi. Cet atelier était adressé à 50 responsables issus d’organisations de la société civile (OSC) œuvrant dans la santé, le plaidoyer et l’influence de politiques publiques, des communautés religieuses et coutumières (musulman, catholique, protestant, coutumier) et leaders communautaires, des journalistes et des activistes de la ville de Ouagadougou.

L’atelier s’est articulé autour des Généralités sur la Santé Reproduction, de l’état des lieux de la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR), des grossesses et avortement, les droits internationaux et régionaux en SSR, les droits nationaux en SSR au Burkina Faso et  la clarification des valeurs SSR au Burkina Faso.

Pr Charlemagne Ouédraogo.

« Nous avons un taux de mortalité maternelle qui dépasse les normes. Des efforts ont été faits depuis au Burkina Faso pour réduire la mortalité maternelle mais il reste que cette mortalité maternelle est au-dessus des normes internationales. C’est pour cela que nous devons accélérer la lutte et faire en sorte que tous les piliers de la lutte contre la mortalité maternelle soient exploités », a expliqué le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien et par ailleurs  président de la SOGOB.

A l’entendre, cette activité revêt donc une importance capitale en ce sens qu’elle vise à renforcer les capacités des acteurs de la société civile, les représentants des autorités coutumières et religieuses, sur la clarification des valeurs pour la transformation des attitudes face aux problématiques de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso

Il a donc demandé l’accompagnement des participants pour qu’aucune femme ne meurt au Burkina en voulant donner la vie.

Omar SAWADOGO

Omar Sawadogo est un des participants, par ailleurs Pasteur. Il manifeste sa satisfaction suite à sa participation à cette formation et se dit prêt à s’investir dans la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive.

« J’ai été heureux et privilégié de participer a cet atelier de formation en CVTA. Cela m’a permis d’avoir des clarifications en matière de santé sexuelle et reproductive, d’apprendre des nouvelles choses en ce qui concerne l’avortement ou l’interruption d’une grossesse avant terme. Si la pratique en général est condamné, quand on rentre dans les particularités, on peut se rendre compte qu’il y a des cas où il faut soutenir. La loi Burkinabè a prévu quatre (04) cas dans lesquels l’interruption sécurisée de grossesse est prévue. Cette ISG ne cause aucun problème avec mes convictions religieuses. Ce qu’il faut faire pour éviter les grosses et les souffrances aux femmes, c’est d’informer. Nous ne sommes pas là pour condamner qui que ce soit ou pour être dans un dirigisme quelconque, nous nous voulons accompagner, informer, et empathir aux souffrances des uns et des autres. », a-t-il laissé entendre.

 Et de rassurer : « Les jeunes filles et femmes concernées ou pas ont notre compassion, notre accompagnement et nous allons travailler à mieux éduquer sexuellement voire précocement, sensibiliser et nous allons voir une réduction drastique du nombre d’avortement et partant de la mortalité maternelle »

L’interruption sécurisée de grossesse est prévue par la loi Burkinabè si d’abord la grossesse met en danger la santé de la femme, ensuite, s’il existe des anomalies fœtales reconnues incurables par un médecin lors du diagnostic, en cas de viol aussi, et enfin en cas d’inceste.

Le Pr Charlemagne Ouédraogo, pense qu’il est plus que jamais temps : « d’accélérer la lutte et faire en sorte que tous les piliers de la lutte contre mortalité maternelle soient employés. »

La société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB) est une association professionnelle à but non lucratif crée en 1992 suite à la volonté d’un noyau de gynécologues obstétriciens à œuvrer pour l’amélioration de la santé des femmes et la promotion de la spécialité.

Benjamin ZAGRE

www.lessentiels.net

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