C’est un pas important vers l’univers de la recherche scientifique pour l’entrepreneur David OUANGO. Ce samedi 4 mai 2024 à l’Institut Africain des Industries Culturelles, il a soutenu son mémoire de master sur le thème : «conflictualité autour des terres des collectivités péri-urbaines et mécanismes locaux de prévention et de gestion: cas de la commune rurale de Saaba(Burkina Faso)». Le jury a jugé le document recevable et l’a sanctionné avec la mention Très bien. David OUANGO est désormais Maître en médiation pour la paix sociale.
Pour l’impétrant, le choix du thème répond à la place qu’occupe le foncier dans la société actuelle. «Je me suis decidé à investir dans le foncier, et à plusieurs reprises, des cas de conflit surgissaient, c’est ce qui m’a motivé à choisir ce thème pensant donner des pistes de solutionnement», a souligné M. OUANGO.
Dans sa présentation, il a relevé plusieurs origines des conflits fonciers. «Un arrondissement qui fait frontière avec une commune, il peut y avoir des conflits entre ces gens pour une question de réalisation d’infrastructures. Entre frères d’une même famille, il peut y avoir des conflits d’héritage. Tout comme des responsables coutumiers qui pensent être les maîtres de terre et qui veulent utiliser les terres à leur guise. Il y a aussi des ventes qui sont remises en cause. Et il y a aussi l’expropriation pour cause d’utilité publique», a relevé le candidat.
Devant un jury présidé par le Dr Roger Zerbo, assisté du rapporteur Dr Noël Sanou et Directeur de mémoire Dr Ouéwamaké Sirima, la présentation a démontré que l’implication des autorités coutumières est essentielle pour une meilleure résolution des conflits autour des terres des collectivités territoriales. Également, une meilleure application des textes régulant le foncier serait efficace pour prévenir les conflits. «Comme solution, il convient de travailler en synergie avec les tenants du pouvoir coutumier afin que les droits coutumiers détenus par les responsables coutumiers, les responsables religieux soient reconnus par la loi et que l’adoption des textes prenne aussi en compte les aspirations des populations parce que ce sont eux qui sont à la base et qui maîtrisent les contours des terres qu’ils occupent depuis des années», peut-on relever de la présentation.
Séduit par la pertinence du sujet, le jury a apprécié le travail effectué. Le Président du jury Dr Roger Zerbo a notamment encouragé l’impétrant à poursuivre la recherche autour du sujet pour aider les décideurs politiques et juridiques à asseoir un mécanisme pérenne de prévention des conflictualités autour du foncier. «M. OUANGO a fait un exercice académique pertinent avec la rigueur qui sied (…). Il a très bien conduit ces démarches et il a confronté ses résultats au travail d’autres auteurs.», a reconnu le Dr Roger Zerbo. Avant d’ajouter que «Le sujet se situe au premier niveau de la pertinence du sujet. La problématique foncière, c’est quelque chose qu’on vit tout de suite. À tous les niveaux, on cherche les bonnes manières de le faire. Les perspectives de ce sujet, c’est d’approfondir la recherche et trouver ce qui peut constituer comme alternative de résolution de ces conflits fonciers qui concernent tout le monde», a exhorté le Président du jury.
Par ailleurs sociologue, l’impétrant dit avoir pris acte des recommandations du jury et entend apporter sa touche pour une meilleure gestion des crises foncières au pays des hommes intègres.